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Lectures et élucubrations de Liliba
18 juin 2009

Rêves de garçons - Laura KASISCHKE

 

coeurcoeur

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« J’ai compris à cet instant que ce qu’on dit est vrai - on peut vraiment sentir le regard d’un garçon posé sur soi. »

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Présentation de l'éditeur

A la fin des années 1970, trois pom-pom girls quittent leur camp de vacances à bord d'une Mustang décapotable dans l'espoir de se baigner dans le mystérieux Lac des Amants. Dans leur insouciance, elles sourient à deux garçons croisés en chemin. Mauvais choix au mauvais moment. Soudain, cette journée idyllique tourne au cauchemar. Rêves de garçons est une plongée au coeur d'un univers adolescent dépeint avec une justesse sans égale. Une fois de plus, Laura Kasischke s'attache à détourner avec beaucoup de férocité certains clichés de l'Amérique contemporaine et nous laisse, jusqu'à la révélation finale, dans l'imminence de la catastrophe.

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Je ne connaissais pas du tout cette auteur lorsque Le livre de Poche m'a proposé de m'envoyer Rêves de garçons et j'ai donc répondu un peu au hasard, en me disant que ce serait une lecture facile et détendante juste avant l'été. C'est effectivement une lecture agréable, mais j'étais bien loin de m'attendre à me retrouver attirée et littéralement accrochée par le style de l'auteur et l'atmosphère dégagée par ce petit roman (petit par la taille et non par le contenu).

Bien sûr, dès le départ, nous sommes plongés dans cette ambiance de mélodrame et nous nous attendons donc à chaque page à avoir peur ou à voir couler le sang. Des pom-pom girls campant dans une forêt sauvage, c'est évidement la porte ouverte à tous les sadiques, violeurs ou étrangleurs croisant dans les environs... Et si les jeunes filles se racontent le soir à la veillée des histoires à faire peur, c'est parce qu'elles savent pertinemment bien que certaines de ces histoires sont pure fiction mais d'autres bien réelles...

 

Il fait chaud, donc, très chaud dans ces bois et la chaleur pèse sur les hommes comme sur les animaux, elle les anéantit mais les excite en même temps, elle fait monter leur tension et baisser leur vigilance, elle éveille certains sens et en endort d'autres. La tension dans l'air est palpable dès les premières pages, les premières phrases et j'ai été vraiment impressionnée par le style de l'auteur qui réussit à nous transmettre ce vrombissement de l'air, cette moiteur, cette sorte de suffocation, cette électricité d'avant orage, ou d'avant horreur. Bref, on sent, on sait qu'il va se passer quelque chose, on tourne les pages, mais il faut patienter car nous revenons en arrière pour nous pencher sur des épisodes de la vie de Kristy, l'héroïne, nous revivons avec elle quelques évènements de son enfance, les relations avec ses parents, avec ses camarades d'école, et surtout l'amitié qui la lie depuis toujours à Desiree.

Elle sont belles, ces filles et elles le savent. Elle sont jeunes, sportives, désirables. Elles sont issues d'un milieu privilégié, ont toujours eu ce qu'elles désiraient. Elles ont la vie devant elles, elle croient en leur bonne étoile, elle croient au pouvoir de leur sourire, de leur volonté. Elle sont 17 ans et pensent être au centre du monde, de leur monde, sans imaginer plus loin que le bout de leur joli nez que le monde ne se limite pas seulement au cercle restreint habituel, mais qu'il est vaste et inconnu - et dangereux.

Ainsi dans cette forêt vivent des animaux inconnus. Les arbres bruissent, les feuilles crissent, on entend des sifflements, des grincements, peut-être même des cris ? Les garçons croisés sur la route ont-ils suivi ces trois jolies filles, croyant à une invite du fait de leur attitude ? Ou bien a-t-on trop raconté d'histoires horribles à la dernière veillée ? On ne sait plus très bien si les bruits sont réels ou issus de l'imagination des filles, on frissonne malgré la chaleur, on se retourne "il y a quelqu'un ?", non, il n'y a personne, on a cru rêver, ou bien peut-être que si, finalement, c'était bien une personne, ou bien un fantôme ? N'étaient-ce pas des bruits étouffés de pas, de rires ? Ainsi on chemine dans le noir et la peur dès que la nuit est tombée, ou sous le soleil accablant de la journée. On chemine jusqu'au dénouement, qui est ...

Non, non, non, ne me suppliez pas, je ne vous dirai pas un mot de plus sur ce livre ! Lisez-le !

Ys a beaucoup aimé cette lecture et qualifie le ton de l'auteur de "imparable, méticuleux, et toujours aussi glaçant".

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

logo_livre_de_poche

 

 

 

Merci au Livre de Poche pour m'avoir fait découvrir cet auteur. Je veux bien  lire aussi ses autres romans !

 

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Commentaires
L
@ Noémie : j'avoue que je ne sais pas trop, j'ai adoré ce roman, mais j'ai aussi été un peu surprise et destabilisée par la fin...
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N
Je viens d'achever la lecture de ce superbe roman! (Lu en quelques heures, je n'ai pas réussi à décrocher!) Une athmosphère que j'ai adoré. Mais je reste une peu sur ma faim, ou sur la fin! <br /> <br /> Y'a-t-il un message de part le sexe de l'enfant? Par CET enfant? Devons-nous prendre ça comme une histoire raconter des pom-pom girls? (A mon avis oui... mais ça ne réponds pas à ma question..) Enfin, bref. Si quelqu'un pouvait m'éclairer, merci. :D
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L
@ Cécile, hum hum, je crois que cela ne me déplairait pas trop...
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C
A Casablanca, on le sent toutes les secondes au point qu'on a un peu l'impression de porter un petit sac à dos, plus ou moins pesant, plus ou moins gênant selon la qualité ou non, la bienveillance ou pas, le sourire ou son absence qui accompagne le dit regard.
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L
@ Anjelica, tu nous diras ce qu'elle en a pensé ?
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