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Lectures et élucubrations de Liliba
30 mars 2013

L'homme qui savait la langue des serpents - Andrus KIVIRÄHK

L'homme qui savait la langue des serpents Andrus Kivirähk Lectures de Liliba

 

Un roman lu et apprécié par Zazy, que je remercie vivement pour le prêt, et par Philisine. Il a été également très apprécié par Marianne de ma librairie chérie, Les lisières à Roubaix.

Pour ma part, c'est plutôt une appréciation en demi-teinte...

Certes, cette histoire, que dis-je, ce conte, est ultra original et il ne ressemble à rien de tout ce que j’ai pu lire jusqu’ici. En des temps lointains, les hommes parlaient encore avec la nature, et notamment avec les serpents. Ils vivaient dans la forêt qu’ils respectaient tout en se nourrissant de ce qu’elle leur offrait : fruits et plantes, mais aussi gibier. Mais voilà que des hommes armés et casqués se sont aventurés sur ces terres isolées du monde, au fin fond de l’Estonie, et ont commencé à y semer la pagaille. Batailles d’abord entre les hommes de fer et ceux de la forêt, puis exode massif de ceux des bois vers les villages, pour devenir cultivateurs.

Leemet fait partie de la dernière génération de la forêt, même s’il a un temps vécu au village lorsqu’il était enfant. Il sera même le dernier homme à apprendre à parler la langue des serpents, initié par son oncle. Une langue qui permet de communiquer avec les serpents, mais aussi avec quelques autres animaux de la forêt, tout du moins ceux qui ne sont pas aussi stupides que les insectes ou les hérissons ! Une langue qui permet de se nourrir, également, sans être obligé de se tuer le dos en labourant comme le font les villageois. Une langue utile, indispensable pour vivre en forêt et dont Leemet ne comprend pas qu’on puisse vouloir l’oublier.

En entrant dans cet ouvrage, il nous faut, nous lecteurs, oublier nos repères et nous laisser guider, comme dans un conte de fées, car tout ici est magique, et irréel. Les femmes peuvent épouser des ours, et ceux-ci sont même parait-il de sacrés bons coups, en tout cas bien chauds et aimant la chair fraiche, on mange des élans à tout bout de champ, on vole à l’aide d’ailes faites d’os humains bouillis, on a peur des esprits, on attrape les vents, on a pour amis des australopithèques éleveurs de poux, et même un pou géant de la taille d’un chien, on rêve du retour de la salamandre ailée, on discute avec les baleines, on hiberne dans les terriers des serpents et on a des crochets à venin dans la bouche… Et encore, je ne vous raconte pas tout ! Bref, il faut se laisser porter et croire, croire en cette belle histoire qui est malgré beaucoup d’humour un peu triste. Car c’est à la fin d’un monde que nous assistons, aux derniers sursauts d’une époque, de coutumes, de croyances, à la mort d’un peuple. C’est une fable, certes, mais c’est aussi un pamphlet, comme l’auront reconnu les Estoniens qui ont salué la parution de ce livre en lui taillant un succès envié.

Car même si notre époque ne ressemble en rien à celle où vit Leemet et si nous sommes loin maintenant de la vie en forêt, nous ne pouvons pas nier être à un tournant : il faut voir à quelle vitesse et quelle facilité nous oublions nous aussi les leçons des Anciens, comment nous renions nos origines, nos croyances, notre foi, comment nous tournons le dos aux valeurs érigées par les générations précédentes… et ce, pas uniquement dans la lointaine Estonie… Et bien sûr, nous pouvons transposer la non-compréhension totale –qui devient une véritable guerre- entre ceux de la forêt et ceux du village par les murs qui se dressent entre différents pays, différentes religions, différents mode de vie ou de pensée. Les uns sont des sauvages, les autres des idiots, mais chacun ne voit que le devant de sa porte sans chercher plus loin…

Les critiques sous-jacentes de l’auteur sur la religion m’ont beaucoup amusée et j’ai adoré aussi ses descriptions de la bêtise humaine, dans toute sa splendeur. Certains dialogues sont savoureux et plusieurs des scènes totalement loufoques, absolument jubilatoires. Mais j’ai cependant été déçue par le livre dans son ensemble. Je l’ai trouvé long, très long, et lent. J’ai aussi été rebutée par certaines tournures de style qui m’ont semblé totalement incongrues, des « super chouette » ou des expressions actuelles qui m’ont semblé totalement décalées dans ce récit naïf. Bref, si l’ensemble reste une découverte intéressante, c’est loin d’être un coup de cœur.

0 Challenge amoureux 2013-0010 Challenge Petit Bac 2013-0010 Challenge Voisins-Voisines 2013

 

 

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Commentaires
L
Comment je ne suis pas au bon endroit ? zut alors maîcresse c'est la fote de mon ordinateur y marche pas bien ! <br /> <br /> mine de rien je suis où ...<br /> <br /> avec le sourire
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L
bonjour et voilà mon lien pour un polar super <br /> <br /> Anne Perry "Un cri étranglé" <br /> <br /> http://lilousoleil.wordpress.com/2013/05/24/un-cri-etrangle/comment-page-1/#comment-191
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A
Il est noté !
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K
Comme toi, les billets lus m'avaient attirée fortement vers ce roman. Il fait partie de mes lectures en cours, et j'avoue que j'en ai intercalé d'autres et que je ne suis pas certaine de le finir, ni de le commenter. Je me suis pourtant laissée porter par le côté fable et les multiples originalités, mais je le trouve très long et tournant un peu en rond au bout d'un moment...
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Z
Je pense que, au vu de nos billets, tu attendais beaucoup, voire trop.<br /> <br /> J'ai beaucoup apprécié, jsutement, ce vocabulaire moderne qui soulignait les caractères moutonniers des évangélisés.
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