De l'égo des auteurs et du devoir des blogueurs...

L'histoire commence à faire le tour de la blogosphère, aussi ne vais-je résumer que succintement...

Il était une blogueuse, Cynthia, une grande lectrice qui peaufine ses billets, est agréable à lire, toujours intéressante, mais qui n"a pas aimé un certain livre.

Elle l'a dit dans son billet, en étayant même les raisons de son abandon de lecture. Et puis a reçu de la part de l'auteur plusieurs mails totalement injurieux, vindicatifs, bêtement méchants, comme répondrait un vilain enfant vexé, à bout d'arguments... L'éditeur s'en est mélé, excusant son auteur et renvoyant notre blogueuse à son fer à repasser...

Une bien pauvre histoire, vraiment, qui ne fait pas honneur à cette maison d'édition et à ce monsieur ! A quoi servent donc les livres si ce n'est à être lus ? Et à quoi servent les lecteurs, et plus encore les blogueurs, si ce n'est à donner leur avis -pas du tout professionnel, mais un avis du coeur, ce qui ne veut pas dire, et loin de là, que les avis ne sont pas pertinents et intelligents- sur leurs lectures ? Se faire insulter parce qu'on a osé ne pas aimer un ouvrage, voilà qui dépasse l'entendement ! Ces maisons d'édition sont pourtant bien contentes de nous avoir, nous, les blogueurs, pour faire de la promo gratuite des livres publiés, pour preuve le succès de Bob, Babelio ou d'autres librairies ou bibliothèques virtuelles qui nous font régulièrement les yeux doux, quand ce ne sont pas directement les éditeurs...

Ne sommes-nous juste bonnes qu'à émettre des avis béats et souriants, retournant à nos vernis à ongles et à nos fers ? Aurait-on osé répondre de la sorte à un blogueur ? Devons-nous tiédir nos billets, ne faire qu'encenser sous prétexte que les auteurs ont un égo surdimensionné ? Bien sûr que cela doit les toucher, de savoir qu'on a aimé ou pas une de leur production, car nous savons bien, même si nous ne sommes pas des auteurs, ce qu'on peut mettre de soi-même dans l'écrit, mais si l'on n'est pas prêt à accepter la moindre critique (en l'espèce formulée avec grande politesse, sans méchanceté aucune et avec explications), je ne vois pas bien l'intérêt d'une publication...

Bref, autant de questions sur un sujet qui devient vraiment d'actualité dans la blogosphère !

Tous les détails ici.

Comments

[liliba]

@ Marie, quelques uns de ses "journalistes amis", sans doute... mais pas moi, ça c'est sûr !

[Marie]

La réaction de cet auteur a été minable.
Visiblement l'élite française achète peu son livre, alors si en plus il s'aliène la sympathie des lecteurs de base, plus modestes... Qui finalement lira ses livres hormis quelques proches compatissants qui brosseront son égo dans le sens du poil ?

[liliba]

@ Angua, désolée pour ton message, j'ai eu des problèmes avec CB, quelques bugs par-ci, par-là et j'ai des messages qui ont dû se faire la male... Je crois que tu n'es pas la seule.
Pour ce qui est des éditeurs et auteurs qui réagissent de cette déplorable façon, il faut préciser que c'est heureusement une infime minorité !

@ Dourvac'h, ami poète, comme tu dis, les goûts et les couleurs... Il faut donc des livres de tout style et je trouve que c'est cette richesse qui est intéressante ; je ne lis pas Musso ou Levy parce que je trouve que ça n'a aucun intérêt littéraire, mais ils plaisent... et je pense qu'il vaut mieux que certaines personnes lisent ce genre de littérature plutôt que rien du tout ! Quand à moi, je déteste Marguerite Duras que je trouve illisible et pourtant elle est portée aux nues par tout un chacun...
Quand à Neige, toujours pas lu !

[dourvac'h]

Bien sûr que tu as raison sur le fond, amie Liliba, et je m'en veux bien souvent de mon intolérance, crois-moi... mais comment faire autrement en voulant rester honnête ???

Je m'insurge souvent, oui, contre le "Tout vaut tout"... la place démesurée accordée dans le cahier "Libération - Livres" à des textes foncièrement minables devenu "livres" et classés en "Littéraire/Littérature", et dont le critique-flagorneur veille bien (prudemment) à ne publier quasiment aucun extrait... en nous parlant du nombril de l'auteur en long et en large... ce qui est déjà passablement suspect !

Les premières pages de "Neige" d'Orhan Pamuk savent me transporter immédiatement là où le rêve s'incarne... quand le vide sidéral (esthétique et stylistique) de certain(e)s auteur(e)s régulièrement publiés en France me laissera stupéfait d'incrédulité, et parfois même de rage (orage et désespor !...

Euh, tout d' même, on ne peut pas étiqueter les livres de Chr. Angot comme "littérature"... ce que maints critiques-complices tentent de faire en douce... (à force de r'passer les égos des-z'auteurs et de les connaître souvent sur le plan perso... ou en craignant les retours de manivelle de leur éditeur en cas de "papier déplaisant"... )...

Pour moi, autant que l'absence de style... le contenu et les thématiques "narci-cirques" des livres d'Angot, Nothomb, Houellebecq, Despentes, et tant d'autres est ressenti immédiatement par ma petite personne (pourtant sans méchanceté) comme "strictement-sans-aucun-intérêt" : j'avoue que leurs si plates préoccupations ne sont pas miennes... et puis leur univers autocentré me déprime... profondément... et où est leur lyrisme, bon dieu, le bon vieux lyrisme ??!

Ah, là là, "des goûts et des couleurs"... comme tu as raison !!!

Bon courage à ton Amie !!! Pardonne-moi, Liliba... peut-être !!! Amitié...

[Angua]

Tiens, il me semblait avoir envoyé un commentaire... peut-être une fausse manip'!

En gros, j'y disais que j'ai découvert cette histoire sur ton blog il y a peu... (oui, je commente peu, mais suis fidèle lectrice! ;)) et que j'en suis vraiment atterrée... dans un contexte autre que celui des blogs, je reçois des Sp moi aussi, et le deal est clair avec les éditeurs: le principe est de partager une lecture de ces livres, et non de s'enthousiasmer au non d'une logique commerciale!
En tout cas, pour moi qui ne serais pas allée de moi-même découvrir cet auteur et ne connaissais pas l'éditeur... toute envie est étouffée dans l'œuf.