Summer - Monica Sabolo
Une plongée dans la mémoire 20 ans après la disparition de la jeune Summer, qui fait remonter à la surface de nombreux secrets de famille.
Quand le passé ressurgit par bribes
20 ans après la disparition de sa sœur, la ravissante Summer, son jeune frère Benjamin est assailli de souvenirs, à tel point qu’il perd quasiment le contrôle de sa vie, rongé par une angoisse inexpliquée. Il va remonter le fil de sa mémoire pour tenter de comprendre ce qui n’a jusqu’alors pas pu être expliqué, pour déceler à travers les brumes du passé ce que personne n’a vu à l’époque.
Comment Summer a-t-elle pu disparaître ainsi, alors qu’elle était entourée de ses amies ? S’est-elle noyée dans le lac Léman, et si oui, où est son corps ? A-t-elle été enlevée ? Est-elle partie de son propre gré ?
Le mystère, ou plutôt les mystères sont denses. Et tous les personnages qui formaient l’entourage de la jeune fille cet été-là semblent taire des secrets, à commencer par leurs parents. Le lecteur suit les réflexions de Benjamin, ses errances, ses rêves et s'enfonce avec lui dans les brouillards qui envahissent son esprit ou flottent autour du lac.
Les mystères remontent à la surface
Ce roman est un parfait mélange de plongée psychologique à la recherche du passé et de suspense dense, intime et profond. Il remue tout autant que la boue du fond du lac celle des secrets de famille et se lit d’une traite.
Je lui ai cependant trouvé quelques défauts. Le personnage de Benjamin ne cesse de se lamenter et m'a rapidement pesé, notamment dans la première partie. On a l’impression en effet qu’il a plus tendance à s’apitoyer sur son pauvre sort que sur celui de sa sœur disparue. Les autres protagonistes de ce roman ne sont que peu détaillés et j’aurais aimé en savoir un peu plus sur les parents et leurs réactions de l’époque, tout comme leur réaction au dénouement, qui m’a laissée un peu sur ma faim. J’ai aussi été lassée au bout d’un moment par l’analogie avec l’eau qui devient un peu redondante. Bref, c’est une lecture que j’ai plutôt bien appréciée, mais pour laquelle je ne crie pas au chef-d’œuvre comme certains lecteurs le font. Quant au fait qu'il soit goncourable, eh bien, cela me laisse sans voix...