Aux anges - Francis DANNEMARK
Ils s’étaient perdus de vue depuis des années. Mais lorsque Pierre et Florian se retrouvent par hasard chez un ami commun, ces deux inséparables du temps de leur adolescence et de leur jeunesse ont envie de passer du temps ensemble et il ne semble pas incongru à Florian de suivre Pierre lors d’un déplacement professionnel en Normandie.
Le voyage commence mal pour les deux cinquantenaires avec un accident, sans gravité, mais qui peut-être, est déjà un signe que le destin va se jouer d’eux. Dans la vieille voiture de Florian, devenu un photographe de mode réputé, les deux hommes partagent leurs souvenirs communs et leur nostalgie d’une époque révolue, mais aussi leurs doutes et leurs interrogations quant à leur vie actuelle. Couple, travail, tout va bien pour eux, mais sont-ils vraiment heureux ?
Le hasard (vraiment ?) les mettra sur la route d’une étrange comtesse qui va les accueillir dans son château comme des fils et qui va, par sa joie de vivre, son ouverture d’esprit et son sens de l’accueil, leur ouvrir en quelque sorte le cœur, leur faisant comprendre que le plus important n’est pas forcément ce que l’on a réussi, mais ce que l’on cache au fond de soi, et notamment les élans de l’amour.
Pierre, qui avait une idée dernière la tête en entamant ce voyage en compagnie de son ami, veut retrouver une femme qu’il a aimée autrefois et qu’il a vilainement quittée. Une rencontre qui marquera les deux hommes dans une charmante maison d’hôtes baptisée Aux anges…
Ce roman est léger, doux, tendre et nostalgique. Il ne me laissera sans doute pas un souvenir impérissable, mais j’ai aimé ce retour sur le passé qui est en même temps une quête vers l’avant, et la note d’espoir qui résonne discrètement tout au long de cette jolie histoire. Je l’ai trouvé moins original que l’ Histoire d’Alice qui ne pensait jamais à rien (et de tous ses maris, plus un) qui m’avait vraiment régalée, et ce d’autant plus qu’on retrouve ici une vieille femme originale qui ressemble pas mal à dame Alice dans son caractère et sa joie de vivre, sa franchise et cette simplicité qui caractérise les belles personnes. Mais c’est joli tout plein et ces élans d’amour et d’amitié font du bien en ce printemps gris et morose, et en cette période où, bien que pas encore cinquantenaire, je me penche souvent sur mon parcours pour tenter de voir si j’ai vraiment avancé, et surtout avancé dans la direction de mes rêves de jeunesse…
« Je crois qu’il y a trois pièges dans la vie : nos préjugés, nos idées toutes faites, qui nous empêchent de voir vraiment et de penser correctement, nos biens, qui si souvent nous emprisonnent, et surtout nos peurs, qui nous empêchent d’entendre ce que dit notre petite voix… »