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Lectures et élucubrations de Liliba
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25 avril 2010

Trois femmes puissantes - Marie N'DIAYE

 

trois_femmesTrois récits, trois femmes qui disent non. Elles s'appellent Norah, Fanta, Khady Demba. Chacune se bat pour préserver sa dignité contre les humiliations que la vie lui inflige avec une obstination méthodique et incompréhensible. L'art de Marie NDiaye apparaît ici dans toute sa singularité et son mystère. La force de son écriture tient à son apparente douceur, aux lentes circonvolutions qui entraînent le lecteur sous le glacis d'une prose impeccable et raffinée, dans les méandres d'une conscience livrée à la pure violence des sentiments.

Il faut bien sûr noter l'écriture superbe de cet ouvrage. La première histoire, avec la branche de flamboyant qui revient tout au long du récit, le porte même, est absolument magnifique, on se délecte des mots et des phrases de l'auteur, de ce style si littéraire qu'on rencontre peu de nos jours. Sauf que. Sauf que c'est très beau, mais très lassant. Un peu fatiguant à lire. On se prend à souhaiter moins de beauté et plus de vie, plus de coeur...

Lecture en demi-teinte donc pour cet ouvrage dont on a beaucoup parlé cet hiver. Tout d'abord, je ne m'attendais pas à trois nouvelles différentes, mais à un roman incluant 3 récits de caractères de femmes. D'autre part, j'ai vainement cherché ces femmes puissantes, car pour moi, les femmes dont il est question ici ne sont en rien puissantes. Elles sont courageuses, obstinées, volontaires, entêtées parfois, mais elles sont également empêtrées dans leurs souffrances, dans leur souvenirs, dans leurs angoisses et leurs regrets. Alors puissantes... non.

J'ai au fil de ma lecture cherché des liens entre ces femmes, un fil conducteur, et j'en ai trouvé un ou deux dans le texte, mais bien ténus, et je l'ai regretté. Ces trois femmes auraient mérité selon moi d'avoir un lien dans leur quête du bonheur, quelque chose qui les relie (de plus que, justement, souffrance et malheur). Dans l'une des histoires, il est de plus question plus de l'homme que de la femme ; on peut dans ce cas parler de la puissance féminine puisque cette femme fait vivre son mari, est son moteur, son envie d'aller -ou de ne pas aller- de l'avant, mais j'ai vraiment une vision unilatérale de la puissance qui ne correspond pas à celle de l'auteur...

 

Lecture commune avec Lili Galipette et Milimel.

Lectures_communes

 

biblio_tournante

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Commentaires
L
@ Cécile, grande discussion la semaine dernière avec mes amies de biblio tournante sur la puissance ou non puissance de ces femmes, les avis étaient très partagés et nous n'avons finalement pas pu trancher !
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C
Je suis en parfait accord avec toi sur cet ouvrage : une magnifique écriture qui m'a convaincue de persévérer =>"Rosie Carpe" ajoutée sur ma PAL), mais très déçue par le manque de fil conducteur sur les 3 nouvelles, et surtout, surtout, comme toi, j'ai vainement cherché le Pourquoi du titre !!!
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L
@ Liyah, il y sera sûrement, vu qu'il a eu un prix prestigieux !
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L
J'etais tente par ce livre mais la ... Peut-etre si je le trouve a la bibliothèque a l'occasion !
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L
@ Cécile, je ne comprends pas pourquoi le Goncourt qui est censé récompenser des romans sortant vraiment de l'ordinaire et qui devraient nous laisser pantoises d'admiration à la fin de notre lecture s'escrime à donner ses prix à des livres qui ne me plaisent pas !
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