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Lectures et élucubrations de Liliba
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9 avril 2008

La peau froide - Albert SANCHEZ PINOL

coeurcoeur

La peur de la différence

 

peau_froide

 

 

 

Un jeune Irlandais, ancien partisant de la liberté, est déçu par le nouveau régime lorsque celui-ci, après avoir chassé les Anglais, arrive au pouvoir et reproduit le même mode de gouvernement. Recherché comme activiste par la police, il s'expatrie et, au hasard de ses pérégrinations à travers l'Europe, trouve un emploi de climatologue sur une minuscule île isolée au fin fond de l'Atlantique sud.

Il découvre avec le capitaine du bateau qui l'a amené son nouvel univers. Le précédent climatologue a disparu et son habitation est partiellement détruite, endommagée comme si elle avait été livrée à un pillage et saccage terrible. Quand au gardien du phare voisin, le seul autre habitant de l'île, il reste ce premier jour cloîtré dans son phare, semi-inconscient, à demi-fou et on ne peut rien tirer de lui sur l'histoire récente de l'île...

Il décide cependant d'honorer son contrat et de rester sur l'île pendant un an, délai dans lequel un nouveau navire passera le prendre. Il s'installe tranquillement dans sa nouvelle maison, quand tombe la première nuit... et quand arrivent l'horreur, la terreur, l'incroyable et l'insoutenable...

 

 

 

Le roman est le récit du "huis clos" entre les deux protagonistes, et de leur confrontation avec les autres "habitants" de l'île : des créatures étranges, mi-hommes, mi-batraciens, à la peau froide, qui sortent des profondeurs de l'océan. Les deux hommes combattent avec acharnement ces ennemis qui les attaquent inlassablement chaque nuit, mais combattent également leurs propres peurs, leur passé parfois trouble, ainsi que leurs désirs non avouables.

La Peau froide, c'est un roman fantastique au suspense angoissant, qui d'une écriture simple, claire et efficace nous plonge dans un malaise dérangeant, et nous fait prendre conscience que, plutôt que l'autre, c'est la peur de cet autre qui constitue la plus dangereuse des menaces, notre ennemi le plus acharné, nous privant de notre humanité, de notre réflexion, de notre clairvoyance, et ce jusqu'à la folie.

Extraits : "Nous ne sommes jamais très loin de ceux que nous détestons. Pour cette même raison, nous pourrions donc croire que nous ne serons jamais au plus près de ceux que nous aimons."

 

"Mais le paysage qu'un homme voit, les yeux tournés vers l'extérieur, est généralement le reflet de ce qu'il cache, les yeux à l'intérieur." 

Voir le billet de Camille, qui avait elle aussi bien aimé ce livre.

 

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Commentaires
R
Je suis contente que tu l'aies (?)aimé. Moi aussi, j'ai bcp aimé et trouvé en même temps cela très dérangeant. On peut tout à fait faire abstraction du côté fantastique de l'histoire, je trouve.
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