LC avec Sophie
Auteuil, Neuilly, Passy : c´est pas du gâteau
Auteuil, Neuilly, Passy : tel est notre ghetto.
Bien sûr, les problèmes de petite fille riche de Sara pourront en énerver plus d’un, mais on peut aussi s’en amuser avec légèreté… Même si l’on sait que ces gens-là existent IRL et ressemblent point par point à la description de l’auteur, aussi vides, vains et superficiels que dans le roman… mais… riches, immensément riches, et vivant de ce fait quasiment dans un monde parallèle au nôtre… Marques, mets de luxe, hôtels de prestiges, résidences secondaires, vacances de rêve à l’autre bout du monde, et surtout, jamais jamais de question à se poser sur l’état de son compte en banque, alors que je vérifie tous les jours la profondeur du gouffre de mon découvert… Nous ne vivons pas sur la même planète ! Mais ces gens-là existent bel et bien (j’en ai rencontré pas mal à Paris quand j’étais plus jeune…) et on les retrouve aussi dans la vidéo culte des Inconnus… que je me suis amusée à regarder : c’est tout à fait le contenu du roman ! (et toute ma jeunesse !!!)
Donc plutôt que de m’offusquer du manque de cervelle, ou tout du moins de sens commun et pratique de la demoiselle, de son caractère gâté et de ses lubies, j’ai choisi de lui donner sa chance, et du coup passé un bon moment avec cette lecture. Qui bien sûr ne sera pas impérissable, mais est loin d’être pire que certains romans légers du genre. Au moins celui-ci a-t-il le mérite de n’être pas trop mal écrit, et de garder malgré tout une certaine fraîcheur et même parfois un ton humoristique assez agréable. Bon, il faut aussi faire abstraction des clichés véhiculés, bien lourds sur les milieux aisés et la banlieue…
Bref, Sara a un problème existentiel : elle doit épouser sous peu Amaury de Saint Sauveur, un très bon parti et ami de longue date, mais elle a l’impression de ne pas être vraiment amoureuse, de ne rien ressentir pour ce garçon qui aurait même tendance à l’énerver, voire la dégouter et qui ne lui fait pas un seul titillou au creux du ventre… Comme elle n’est pas si cruche que ça, elle se rend compte que même ses millions et sa situation familiale ne l’aideront pas à être heureuse, et elle recherche… ah, des frissons, de la vie, de la vérité !
De plus, la jeune femme ne veut pas devoir son boulot aux relations de sa mère (éditorialiste chez Elle) ou de son père et veut trouver sa voie seule, pour prouver enfin sa valeur professionnelle, ce qui est tout à son honneur. Elle passe donc un entretien à l’aveugle (CV envoyé sans nom ni photo) et se fait passer pour une Marocaine vivant à Saint-Denis… On se doute bien que se fondre dans ce milieu est impossible pour Sara (et là, d’ailleurs, l’histoire ne devient plus du tout crédible, alors qu’auparavant, sur son milieu de gamine riche, elle avait des relents de vérité), mais ça ne l’empêche pas d’être attirée par le très beauuuuuu et trèèèèèès mystérieux Djalil… En avant pour la partie roucoulade nunuche et les fantasmes à deux balles de la belle, mais encore, je dis et redis que j’ai lu carrément bien pire et que cette histoire est plutôt gentillette et pas mal tournée (et très soft pour ce qui concerne les passages soit-disant « cul » : pour les « vraies scènes de sexe » promises par la 4ème, on repassera…). Bien sûr, pas moyen de croire un seul instant à la fin, où Sara quitte son Neuilly natal pour vivre l’amour fou et passionné de l’autre côté du périph… faut pas pousser non plus !
Un roman lu également par Yv, Noann, Leiloona, Jérôme, Hélène, tous bien moins gentils que moi !!!!
Un petit mot à mon cher Jérôme qui cherche sans doute encore ce que veut dire « sentir la bite », une expression trouvée dans le roman, mais qui ne me semble à moi pas du tout obscure... On dit bien de quelqu'un qu'il "sent le sexe" (en tout cas, je ne sais pas si ça se dit partout, mais mon amie Marie et moi, nous utilisons cette expression !) et donc, j'imagine que "sentir la bite" veut dire la même chose : un sexappeal intense, ou tout du moins un corps ou un comportement qui appellent au sexe... Faut sortir le dimanche !!!! (très différent en effet de "sentir DE la bite", ainsi que le souligne Jérôme, mouarf !).
Merci aux Éditions La Musardine pour cette lecture légère parfaite pour l’été !