J’aime lire des nouvelles. Et j’aime Jean-Claude Mourlevat, découvert avec Le chagrin du roi mort et Terrienne. Impossible donc de passer à côté de ce recueil de dix nouvelles !
À chaque fois, bien que les histoires soient très différentes, on assiste à un loupé, un fiasco parfait, comme un ballon de baudruche qui se dégonflerait au moment fatidique… Rien de bien méchant, mais cela fait réfléchir sur nos attentes face à certaines situations, nos actes manqués, les petits « oups ! » de la vie qui peuvent avoir des conséquences assez inattendues, comme pour Guillaume et son chat.
Un regard tendre et cruel
J’ai particulièrement aimé le regard tendre de l’auteur sur ses personnages et l’humour un peu noir qui se dégage des nouvelles. L’attente et la déception, ou l’œil qui s’ouvre sur la réalité après avoir rêvé, comme dans la première histoire dont le recueil porte le titre, où Pauline, mère de famille, rêve d’être figurante aux côtés d’un acteur qu’elle admire et ne mesurera la portée de cette aventure qu’une fois qu’elle sera rendue publique.
Tour à tour assez drôles ou un peu tristes, ces histoires ont toutes le mérite de nous attacher à chaque fois une personnalité très différente, dans des lieux également variés. Nous passions de Londres à Saint Etienne ou Ouessant, rencontrons des jeunes ou des vieux et des gens de tous milieux.
J’ai particulièrement ri avec Monsieur Dieuze et ses leçons de grammaire, une nouvelle que l’on devrait faire lire à tous les collégiens, ai été touchée par Dom Juan, et subjuguée par l’oncle Chris, aventurier fantasque qui fera rêver les jeunes garçons.
Attention à la chute !
Mourlevat écrit des nouvelles avec chute, à mon avis parfaitement adaptées aussi bien aux jeunes lecteurs qu’à leurs parents : ces histoires courtes sont certes cruelles, mais aussi délicieuses et l’on tente d’imaginer au fil de la lecture ce qui pourrait bien tourner vinaigre, avec un suspense qui monte rapidement… Il y a dans ce recueil de quoi rire et pleurer un peu, en tout cas de se faire plaisir, même si c’est aux dépens du malheur d’autrui. L’auteur serait –il un peu méchant ? En tout cas, cela lui réussit parfaitement et on en redemande !
Coup de coeur également pour Charlotte, qui a cependant été un peu plus impressionnée que moi par certaines histoires, qu'elle a trouvée "trop horribles"... un ressenti sans doute dû à son jeune âge, vu que moi je suis une vieille que plus rien ne trouble...
Le site de Jean-Claude Mourlevat