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Lectures et élucubrations de Liliba
12 novembre 2011

Au cours du marché - Fabienne RIVAYRAN

Quatrième de couverture :

Je vais au marché, tu vas au marché, il va au marché… Et sur l’étal du marchand, à côté des légumes, de la viande ou du poisson on trouve bon poids d’échanges, de contacts, de vivant, soigneusement emballés d’humanité.
Au cours du marché, ce sont de brèves nouvelles qui passent d’un étal à l’autre, d’un état à l’autre. Au fil des allées, des femmes et des hommes trimballent leurs paniers chargés d’états d’âmes et de sentiments.
Un militaire grognon, une sœur inquiète, un septuagénaire amoureux… Des amours à faire ou à défaire, une vie à rêver sur un bout de trottoir ou sur un coin de comptoir.
Marché bonheur, marché malheur, marché colère… à chacun son panier, à chacun son marché.

 

Vous connaissez peut-être cette auteur sous son nom de blogueuse : Fabelire, qui nous régale depuis plusieurs années de textes drôles ou tristes, mais toujours bien écrits, dans lesquels, par petites touches discrètes, elle se plaît à décrire les hommes et les femmes croisés au détour de la vie, ou à inventer des personnages bien à elle.

La voici au marché, déambulant entre les étals où elle observe les uns et les autres, toute cette faune bigarrée de vendeurs et de clients, d'acheteurs réguliers ou de promeneurs occasionnels. Les textes sont brefs, mais Fabienne arrive avec bonheur, en quelques pages, à peindre avec délicatesse et beaucoup de précision les hommes et femmes dont il est question, et surtout leur état d'esprit, leurs sentiments, leurs pensées.

Ce recueil est un régal ! Au milieu des tomates, concombres, pommes, choux, oranges et salades, vos yeux sont attirés par toutes les couleurs chatoyantes des fruits et des légumes, vos papilles s'affolent en anticipant le plaisir que vous aurez à déguster cette poire si tentante ou bien à cuisiner une potée pour la famille. Votre odorat s'affole, des senteurs douces, salées, sucrées vous tournent autour, certaines suaves, d'autres plus amères, ou encore iodées telles celles de l'étal du poissonnier ; vous fermez les yeux au dessus de votre livre et vous y êtes ! Ne restent qu'à ouvrir les oreilles et entendre les appels des camelots, regardez ma bonne dame comme mes oranges sont belles, et mes pommes, rouges à souhait, ce poisson frétille encore tant il est frais, et cette viande, hum, une tendreté exceptionnelle qui vous fondra sous le palais... On a faim, en en veut encore !

Il y a pourtant tous ces gens dont on entrevoit la vie, ces gens heureux ou malheureux dont on perçoit l'univers, avec lesquels on partage un temps bonheurs ou soucis, qu'on aime déjà dès qu'on fait leur connaissance, qu'on voudrait voir sourire et remplir leur panier le coeur léger. Fabienne Rivayran a un don pour dresser des portraits, et surtout pour, en quelques lignes, laisser affleurer l'émotion. Elle met à nu ses personnages, mais sans voyeurisme aucun, avec un amour de l'autre qui apparait dans ses descriptions. On sent que l'auteur aime les gens, ces anonymes croisés ici ou là, jeunes ou vieux, seuls ou entourés d'une famille aimante, on sent qu'elle les porte en elle avec une tendresse infinie pour nous les offrir, et ce pour notre plus grand plaisir.

"Au fil des allées, des hommes et des femmes trimballent leurs paniers chargés d’états d’âme et de sentiments".

Alors je vous conseille de vous précipiter sur ce petit livre qui m'a laissée ravie, pleine d'images et d'odeurs, de sons, d'émotions. On se délecte de ces mots tous simples, mais si vrais, si purs, on a envie d'en lire encore, c'est un régal !

Merci Fabienne pour cette très belle lecture ! Et bravo !

 

Paru chez Jacques Flament Editions.

Challenge_Agents_Litt_raires_Petits__diteurs

 

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Commentaires
L
@ Géraldine, c'est un délice de sensibilité et de finesse, et on a l'eau à la bouche de "voir" et "sentir" tous ces fruits et légumes. Une bien jolie plume ! Tu veux que je te le prête ?
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G
Je ne vais presque jamais au marché, mais j'avoue que ce livre me tente bien !
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L
@ Cynthia, en effet, on doit en voir des vertes et des pas mûres !!! J'aurais pouffé aussi...
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C
Le contenu du caddie est un bon aperçu de la vie des gens (la folle aux chats est tout de suite repérée avec son caddie rempli de boîtes de Whiskas). J'ai eu plusieurs fois un job étudiant de caissière et à chaque fois,je croisais de ces personnages ! Je me souviens d'un dernier client avant une fermeture : costard soigné, petite mallette et qu'y avait-il sur le tapis roulant ? Un ravier de fraises, une bouteille de champagne et une boîte de preservatifs. Je lui ai dit "bonne soirée" en pouffant (impossible de me retenir) ^^
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L
@ Hello Charly, contente de te revoir ici ! Comment vas-tu ? Une petite reprise de ton blog est prévue ? (ce serait chouette !)
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