Rodolphe MACIA et Sophie ADRIANSEN

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Présentation de l'éditeur

Le métro parisien, ce n’est pas le pont d’Avignon : on y dort plutôt qu’on y danse. Et pourtant, il suffirait d’ouvrir les yeux pour découvrir un monde différent et riche. Rodolphe, conducteur sur la ligne 2, nous y entraîne. Il a derrière lui vingt ans de vie sous terre. Avec drôlerie et gourmandise, il nous raconte ce territoire tel qu’il se livre à l’homme dans la cabine : les créatures qu’il y croise, les rituels qu’il observe, les aventures les plus inattendues qui ébranlent la routine. Entre Nation et Porte Dauphine, faune et flore sont examinées avec un regard tendre et affûté : fêtards, contrôleurs, suicidaires, érotomanes, musiciens ou mendiants...

À Paris, plus de 5 millions de personnes prennent le métro chaque jour. À l’heure de pointe, en fin de journée, 540 trains circulent simultanément sur tout le réseau. Tout le monde semble pressé de remonter à la surface. Et pourtant, les coulisses de ce monde underground ont de quoi fasciner et la mission du conducteur peut parfois s’avérer héroïque. Sophie Adriansen, qui a co-écrit ce livre avec Rodolphe Macia, ne s’y est pas trompée en tombant amoureuse de l’homme autant que de son métier.

Rodolphe Macia est devenu conducteur sur la ligne 2 du métro après avoir effectué divers jobs dans les couloirs du métro (vendeur de confiseries, guichetier, contrôleur). Sophie Adriansen a collaboré à l’écriture de cet ouvrage. Elle fait partie de plusieurs jurys littéraires, et vous est sans doute plus connue sous son nom de blogueuse : Sophielit.

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L'auteur partage avec nous l'amour de son métier, souvent méconnu et dont on aurait parfois une image plutôt négative, et surtout sa passion pour le métro parisien, dans lequel il officie depuis plus d'une dizaine d'année.

Et c'est très amusant de se plonger dans les couloirs du métro, mais avec la vision du conducteur plutôt que celle que nous connaissons en général en tant que passagers. Au fil des pages, on sourit sur les anecdotes qui parsèment la vie dans les couloirs souterrains et surtout on découvre un monde méconnu. Usagers pressés que nous sommes, nous ne faisons pas plus attention au conducteur du métro qu'au fonctionnement des machines ou du réseau parisien (pourtant un véritable labyrinthe, une fourmilière et une organisation rigoureuse afin de palier au moindre problème) et j'ai découvert avec grand plaisir cet univers, qui de plus m'a replongé dans mes jeunes années et ma vie parisienne (j'y ai passé tout de même plus de 10 ans !).

On se promène donc sur la ligne 2, tout en découvrant également d'autres trajets et les spécificités de chacun. L'auteur ne se contente pas de noter les évènements de ses journées, ni de nous relater les différents trucs des parisiens pour ne pas perdre de temps (dont certains sont assez cocasses) ou les aventures qui auraient parfois pu mal finir. Il se prend également à rêver sur les usagers, leur imagine parfois des vies et surtout, ce qui m'a beaucoup touchée car cela va totalement à l'encontre de l'indifférence qui règne à Paris et surtout dans les transports ou chacun évite de regarder l'autre pour empêcher toute tentative de communication, cet employé passionné dépasse parfois ses fonctions pour aider ou soulager des usagers, rendre service, au risque de recevoir un blâme.

Le tout est vraiment intéressant, puisqu'au récit de son métier et de ses expériences, Rodolphe Macia ajoute également des données statistiques ou des informations techniques qui nous font un peu plus découvrir l'envers du décor. Un métier original et pas très facile qu'il ne doit être possible d'exercer à long terme que si on aime vraiment ce que l'on fait. En effet, le conducteur de métro, s'il est entouré de milliers de gens, est cependant toujours seul dans sa cabine. Il passe son temps dans le noir (sauf les chanceux qui officient sur les lignes à ciel ouvert) et doit sans doute faire face à l'ingratitude des passagers, quand ce n'est pas à leur vindicte... On n'imagine de même pas du tout que c'est un travail qui mérite une attention de chaque instant, afin de maintenir un niveau de sécurité optimal pour les passagers et de faire face à toute éventualité (suicides, violences, exhibitionnismes, personnes perdues, SDF, voleurs qui s'enfuient sur les voies...).

Angelita pose dans son billet plusieurs questions que je me suis moi-même posées en lisant et je serai très curieuse d'avoir les réponses de l'auteur !

En final, j'ai trouvé ce petit livre aussi intéressant qu'amusant. On passe un très agréable moment de lecture et on sent vraiment l'attachement de l'auteur à son métro et à son métier. Seul petit regret, cet ouvrage est un témoignage, et donc a opté pour le ton de la conversation, qui à mon goût donne un aspect un peu "léger" ou trop superficiel à l'ensemble.

Le site Au bout de la ligne.

Un grand merci à Sophie d'avoir fait voyager ce livre jusqu'à moi !